La Plainte : ambiguités et bénéfices...

 

LA PLAINTE :

Ambiguïtés et Bénéfices…

 

 

QU EST CE QUE LA PLAINTE ?

La vie n’étant exempte d’aucune difficulté, se plaindre est une réaction fréquente, réflexe, facile qui, en outre, semble souvent justifiée.

En effet, quand on subit une injustice, quand on a du mal à se faire comprendre, ou encore à voir ses efforts couronnés de succès par exemple, le premier réflexe est souvent de se battre contre cette situation telle qu’elle s’impose et d’essayer d’en sortir le mieux et le plus vite possible.

Se plaindre s’impose alors comme une sorte de moyen, un exutoire, une façon d’exprimer un malaise, un ressenti inconfortable, et d’attirer à soi de la compassion, de la compréhension, de l’empathie, des solutions..

Alors pourquoi ne pas se plaindre après tout … ?

 

 

EFFETS PERVERS DE LA PLAINTE

Si, dans un premier temps, elle peut soulager, en laissant s’échapper des ressentiments encombrants hors de soi, elle renforce aussi simultanément la sensation d’impuissance et de limites du pouvoir de guérison que l’on a envie de ressentir.   En effet, la plainte rend essentiellement aveugle et faible.

Plusieurs mécanismes se mettent en action dans la plainte :

• Elle renforce le sentiment d’être injustement traité et d’être victime de la situation
• Elle asphyxie toute possibilité d’analyse objective et lucide
• Elle maintient la douleur ressentie, voire elle peut même l’amplifier
• Elle empêche toute avancée vers une solution

Finalement la plainte enlise et détruit et éloigne de la Paix intérieure.

 

 

BENEFICES CACHES DE LA PLAINTE

En comprenant les effets pervers de la Plainte et ses mécanismes, on s’ouvre davantage à une autre lecture de la vie et de ses obstacles.

On devient plus lucide, plus objectif, et moins sensible à la situation .

En effet,

Si on se plaint, c’est que l’on désire autre chose que ce que l’on a.

• Pourquoi ? Parce que l’on pense que cela serait plus juste, agréable, gratifiant, mérité….et que ce que l’on vit ne l’est pas.
• Pourquoi ? Parce que l’on porte un jugement sur cette  situation et sur celle que l’on voudrait vivre…
• Pourquoi ? Parce que l’on est dans l’interprétation d’une réalité et de sa valeur, sa portée, sa justesse…à nos yeux et non face à un simple évènement factuel et neutre.

      Or, la réalité n’est que factuelle et juste. Tout est à sa place.

• Donc si l’on se plaint, on se plaint de quelque chose que l’on interprète comme n’étant pas ajusté à nos propres attentes et que l’on ne peut contrôler.
• Or nos attentes sont conditionnées par nos croyances et assujetties à nos interprétations.

     Comprendre cela, c’est déjà sortir de toute plainte et commencer à guérir …

 

 

LA PLAINTE FACE A L'ACCUEIL 

En comprenant que nous n’avons pas le contrôle sur les choses, mais que nous l’avons sur nos pensées, nous pouvons essayer d’aborder une situation inconfortable ou injuste par exemple comme un simple évènement, neutre, un fait, et donc l’accueillir simplement telle qu’elle est, factuellement, sans l’interpréter.

Elle fera alors naitre en nous des émotions que nous ne pourrons pas bloquer,  mais sur lesquelles nous prendrons enfin le recul nécessaire pour ne pas les subir.

Elles n’auront plus prise sur nous et l’on n’en souffrira plus.

Dans cet état d’accueil et d’acceptation neutre, il devient alors possible de ne pas souffrir de ce que l’on n’a pas et d’être heureux de la situation qui se présente telle qu’elle est.

 

 

CONCLUSION

La Plainte est ainsi un levier de compréhension de notre tendance à nous enchainer nous-mêmes dans des frustrations inutiles, en élaborant parfois inconsciemment des situations idéales où nos désirs seraient reconnus de façon plus juste.  

Mais la Plainte apparait aussi comme le moyen de comprendre combien l’Accueil des évènements tels qu’ils se présentent est beaucoup plus salvateur et libérateur qu’on ne pourrait le penser, nous permettant en effet d’échapper à toute interprétation gratuite et jugement de valeur des situations vécues.

Vivre heureux passe aussi par la capacité à accepter la situation sans la combattre.

 

 

ET POUR FINIR, UNE CITATION A MEDITER :

 

« Ne rends pas tes souffrances plus fortes encore, ne te charges pas de plaintes, légère est la douleur si l'imagination ne la grossit. »

SENEQUE